Après une longue absence, congé maternité ou sabbatique, comment revenir à sa place ?
Je suis toujours épatée comme la position qu’on a dans notre fratrie peut avoir encore aujourd’hui de l’influence dans notre vie professionnelle.
Je pense à une coachée formidable qui a pris un congé sabbatique de plusieurs mois.
Au moment de revenir à son poste, elle appréhende son retour… Et réserve une séance de coaching individuel avec moi pour le préparer.
Elle a peur de ne pas retrouver sa place. Pendant son absence, elle a confié aux membres de son équipe les tâches et réunions importantes, et maintenant, elle ne sait pas comment leur annoncer qu’elle reprend les rênes. Nous réfléchissons ensemble.
- Oui, d’un côté, elle revient, donc c’est comme avant,
- et de l’autre, cela ne peut pas être comme avant puisque tout change, tout évolue, ce n’est jamais comme “avant”.
Autant prendre en compte cette réalité..
Voilà ce qu’elle a décidé de leur dire :
“Je suis rentrée, alors forcément, les choses vont changer. Vous aviez plus de liberté, d’autonomie, et là, comme je vais redevenir votre chef, cela peut être embêtant pour certains, qui peuvent prendre tout ça comme un retour en arrière. Alors, non, cela ne sera pas exactement comme avant : je vais continuer à vous laisser assister à certaines réunions sans moi, et dans d’autres, j’irai seule. Pour les dossiers, je vais vous en laisser en total maîtrise et d’autres, plus stratégiques, que je vais devoir récupérer”.
Et ça a aidé ma coachée de savoir comment aborder le sujet, tranquillement, simplement.
Vous connaissez le programme Woman Impact ?
Cette peur de ne pas arriver à reprendre sa place est aussi une problématique pour les femmes de retour de congé de maternité
Quand je lui propose d’explorer un peu plus sa crainte de “ne pas retrouver sa place”, elle me dit avoir l’impression de ne pas être suffisante, de ne pas être assez bien.
Rien à voir avec la réalité : elle est super douée dans son travail, cela se passe très bien.
Dans sa fratrie, elle est l’aînée. Son petit frère a deux ans de moins qu’elle.
Et ça peut expliquer certaines craintes : Quand on a deux, trois ans, on se sent la reine du monde. Tout tourne autour de nous. On ne peut pas imaginer que les parents ont d’autres centres d’intérêt. Et tout d’un coup, ils reviennent à la maison avec un autre bébé en disant :
“C’est ton petit frère, il faut que tu sois contente.”
Cela cause un choc énorme. Du haut de ses deux ans, l’enfant pense qu’il n’est pas suffisant, puisque ses parents ont dû faire un autre enfant. Il ne peut pas imaginer que ses parents avaient juste envie de deux, trois, quatre enfants, ou que cela n’avait rien à voir avec lui.
Cette blessure archaïque est marquée au fer rouge. Ce traumatisme de l’enfant peut être aussi important que si mon mari rentrait à la maison avec une autre femme, en me disant :
“C’est ma deuxième femme, on va vivre ensemble à partir d’”aujourd’hui, tu dois être heureuse.”
Heu… non !
Mais, à deux ans, on ne peut pas décider. C’est un choc énorme.
Quand on pense que l’on n’est pas suffisante…
En prenant conscience de cette blessure d’aînée, ma coachée a compris que ses craintes de ne pas être suffisante n’ont rien à voir avec la réalité. C’est cette blessure archaïque qui est réactivée.
Quand on le sait, on peut mettre des mots dessus, et cela change notre posture !
A deux ans, elle avait besoin de sécurité et de se sentir assez importante, assez suffisante, et aujourd’hui, adulte, elle peut s’apporter cette sécurité à elle-même.
Chaque place dans la fratrie a ses avantages et ses inconvénients
Quand on est fatiguée, stressée, ou sous pression, nos blessures archaïques peuvent resurgir.
Notre place dans la fratrie a toujours un impact :
Quand on est l’aînée, on peut penser :
- “Je ne suis pas assez bien”.
- “Je ne suffis pas”
Et quand on est le deuxième ou le troisième, c’est plutôt :
- “Oh là là, mais je n’y arriverai jamais”,
- “Je n’ai pas confiance en moi…”,
Et quand on est fille unique :
- une impression de solitude,
- d’ennui…
En sachant que ses pensées sont des pensées archaïques qui n’ont rien à voir avec la réalité, alors, on peut s’en dégager et retrouver notre leadership !