Parfois, il est contreproductif de vouloir que les autres nous trouvent super
Quand on veut trop recevoir de la reconnaissance, on peut générer de la résistance et de l’opposition, alors on se sent super mal ! Et tout ça parce qu’on veut que les autres reconnaissent notre intelligence, notre superbe capacité à travailler et toute notre valeur ajoutée.
Oui, cela arrive même aux plus intelligentes et aux plus bienveillantes d’entre nous.
Je pense à une coachée, une femme dirigeante que j’accompagne depuis quelques années. Elle a déjà fait beaucoup de travail sur elle et réussit très bien professionnellement.
Ça y est, elle vient de changer d’entreprise. Nous préparons ensemble sa prise de poste.
Pendant cette séance de coaching, elle a voulu travailler sur ce qui n’allait pas très bien dans son ancien job pour ne pas le reproduire dans son nouveau.
Sa prise de conscience par rapport à la situation était épatante ! Elle a repéré un aspect d’elle-même pas très glorieux, mais qui va l’aider à avoir de bien meilleures relations professionnelles.
Pour travailler sa posture, nous avons pris l’exemple d’un dîner de fin d’année pour l’ensemble de l’entreprise, un exemple simple pour moi car son travail est bien plus complexe.
Voici comment elle a proposé “son menu” à ses pairs :
- J’ai fait le menu comme on me l’a demandé : entrée, plat, dessert. Le voilà.
Elle l’a exprimé de façon si péremptoire, que la réaction de ses pairs a été :
- Non, ce n’est pas bien,
- Non, ce n’est pas ça dont on a envie,
- Non je n’aime pas du tout ton menu.
Elle pensait bien faire, elle avait une bonne intention, elle voulait tant qu’on lui dise :
- Bravo, tu as bien travaillé,
- Tu es intelligente,
- Tu as vraiment regardé toutes les options et les possibilités des menus et tu as trouvé le meilleur des menus possibles !
… Paroles qu’elle ne recevait jamais.
Vous connaissez le programme Woman Impact ?
Trouver la bonne posture pour faire alliance
Je lui ai proposé un jeu de rôle pour l’aider à trouver la bonne posture :
- Proposer, à la place de vouloir convaincre,
- Ne pas chercher à paraître intelligente,
- Etre plus à l’écoute des autres.
Elle peut dire alors, simplement :
- Voici ma proposition pour le menu de fin d’année : l’entrée, le plat, le dessert. Qu’en pensez-vous ?
Ainsi, les autres ont plus envie de répondre :
- Super !
- Ah, moi, je n’aime pas la dinde,
- Non, pas les coquilles saint jacques…
Dans cette posture de proposition, elle peut recevoir les remarques en se sentant bien, sans imaginer qu’elle a la meilleure solution à apporter.
Ensuite, elle peut décider seule et revenir :
- Finalement, en vous écoutant, et avec le traiteur, voilà le menu que je vous propose. C’est le mieux que je puisse faire.
Trop attendre la reconnaissance des autres vient de notre enfance
Soulagée de comprendre comment elle va pouvoir faire autrement, elle fait ensuite un lien avec son enfance : sa grande sœur recevait toujours plus de reconnaissance de ses parents :
- Tu es intelligente,
- Tu as bien travaillé…
Elle aussi était intelligente et travaillait aussi bien que sa grande sœur, mais ses parents ne le reconnaissaient pas – ou en tout cas, elle percevait que ses parents donnaient plus à sa sœur.
Pendant des années, au travail, elle cherchait cette réassurance qu’elle aurait tant aimé entendre enfant. Et même, si elle l’entendait adulte, jamais cela ne comblera cette immense blessure d’enfance.
Maintenant, elle a compris qu’elle peut se donner elle-même cette reconnaissance :
- Elle est sûre d’être intelligente,
- Elle sait qu’elle sait faire de bonnes analyses,
- Elle sait qu’elle apporte de la valeur ajoutée…
Ainsi, elle peut être tranquillement dans le lien, en proposant, sans vouloir convaincre. Sans générer de résistance.
C’était une super séance de coaching, elle va démarrer sa prise de poste sur une nouvelle base :
- Je vous propose des choses, dites-moi ce que vous en pensez.
- En sachant qu’elle est intelligente et travaille bien, qu’elle apporte de la valeur ajoutée.
Je ne sais pas si cela vous parle, je trouve ça génial de réaliser que parfois, on n’a pas une super posture, même si on a une bonne intention, et d’avoir la capacité d’apprendre à faire autrement.