Bouder au travail, ce n'est pas anodin
Il y a des jours où tout vous agace, où vous répondez à peine, où vous évitez les salutations… et surtout celui de votre manager. Vous ne criez pas, vous ne vous plaignez pas. Mais vous boudez.
Ce retrait silencieux, souvent ignoré ou minimisé, est en réalité un vrai langage émotionnel. Dans le monde professionnel, surtout pour les femmes, la bouderie peut devenir une façon indirecte d’exprimer une frustration, une limite non respectée, ou une blessure relationnelle .
👉 Dans cet article, je vous aide à comprendre :
Pourquoi la bouderie s’installe dans certaines relations hiérarchiques,
Ce qu’elle révèle de vos besoins professionnels insatisfaits,
Et comment en sortir sans exploser… ni vous écraser.
Vous faites la tête à votre leader ?
On peut bouder pour plusieurs raisons :
- Quand on se sent rejetée, on fait la tête. On a l’impression qu’on est vraiment nulle et souvent, on se compare aux autres.
- Ou bien c’est à cause d’une personne ou d’un groupe de personnes qui ne nous a pas inclus et on se sent super mal. Ça peut être dans une réunion, dans un séminaire, ou à une fête. On se dit que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue.
Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé, mais si cela arrive fréquemment, c’est scénarique, c’est quelque chose qui remonte à votre enfance, et il est tout à fait possible de travailler cette blessure en thérapie.
Et là, en coaching professionnel, je pense à plusieurs coachées, notamment une qui n’avait pas été incluse à l’ouverture d’un séminaire qui pourtant dépend d’elle, qu’elle et son équipe avaient préparé.
Son leader, pour plein de raisons, notamment parce qu’ils sont dans un grand jeu psychologique, a décidé au dernier moment que c’était la leader au-dessus d’elle qui allait ouvrir le séminaire à sa place. Elle s’est sentie super mal, évidemment, c’est la petite dernière de la famille. Donc pour elle, c’était encore plus dur, ça a réactivé cette blessure d’enfance de : “je suis moins bien que les autres”.
Bouder n’est pas une bonne stratégie professionnelle !
Donc, on a regardé comment elle allait choisir de ne pas faire la tête pendant le séminaire qui a eu lieu le lendemain du coaching. Au début, elle se disait bien qu’elle allait bouder. Mais en fait, je lui ai conseillé que non, bouder n’est pas la meilleure stratégie. Quand on boude, on se sent encore moins bien !
- On boude en pensant que ça va gêner ou faire réagir tout le monde,
- On boude en pensant que les autres vont enfin voir qu’ils sont nuls, et qu’ils vont s’occuper de nous.
Mais en fait pas du tout, les autres s’en moquent.
Les collègues ne sont pas nos parents. Ils ne vont pas nous demander ce qui ne va pas : “ma petite chérie, tu fais la tête, qu’est-ce qui se passe, dis-moi tout, je vais tout arranger…”

A faire chaque semaine : un rendez-vous avec vous-même
Arrêter de faire la tête, c’est facile
Je lui ai proposé de tester d’y aller en se mettant en posture d’hôte parce que c’est elle qui a tout organisé :
- Mettre une tenue qui la fait rayonner,
- Arriver en avance,
- Et accueillir tout le monde comme si elle était la queen of the world – la reine de ce séminaire.
Même si elle n’ouvre pas ce séminaire, même si elle n’y intervient pas, elle en est quand même la reine.
Suite au coaching, elle a donc décidé d’arrêter de faire la tête pendant ce séminaire – parce que c’est vraiment une décision qu’on prend, très facile d’ailleurs car il suffit juste de le décider – Elle a ainsi passé une super journée. Oui, elle avait un petit pincement au cœur de ne pas être sur scène, parce qu’en plus elle est super bonne sur scène. Mais ce n’est pas grave, ça ne va pas ruiner sa carrière, tout va bien…
Faire la tête ne sert à rien. C’est vous qui êtes le plus mal quand vous faites la tête, donc il vaut mieux décider d’arrêter. C’est bien plus stratégique !

Avez-vous assez confiance en vous ?
Parce que bouder, ce n’est pas un caprice d’enfant. C’est souvent une manière indirecte d’exprimer une frustration ou une blessure, quand je ne me sens pas entendue ou que je n’ose pas poser une limite claire. Ce n’est pas la maturité qui manque, c’est un espace sécurisé pour dire ce que je ressens. Dans ma pratique de coach, je vois souvent des femmes brillantes, compétentes, qui boudent dans le silence… parce qu’elles n’ont pas appris à se faire entendre autrement.
Je ne dirais pas toxique. Mais c’est souvent inefficace et énergivore. Bouder, c’est attendre que l’autre devine ce qu’on ressent. C’est une stratégie passive qui peut créer de la confusion, du malaise, voire du ressentiment des deux côtés. C’est aussi un bon indicateur : si je me mets à bouder, c’est que quelque chose en moi n’a pas été respecté, et que je n’ai pas encore trouvé une autre façon de le dire.
Les signes sont souvent discrets mais clairs : je deviens lointaine, je réponds par monosyllabes, j’évite certaines personnes, je fais “comme si de rien n’était” mais à l’intérieur, je bouillonne. Parfois, je suis moi-surprise de mon propre même retrait. Ce que je recommande, c’est de faire un pas de côté et de se demander honnêtement : qu’est-ce que j’aurais aimé dire que je n’ai pas dit ?
Parce que la relation hiérarchique réactive souvent des positions de pouvoir, de reconnaissance ou de dépendance émotionnelle. Si je me sens blessée, mal comprise ou dévalorisée, et que je ne me sens pas en sécurité pour en parler, bouder peut devenir une forme de protestation muette. Mais cela ne permet ni la réparation ni la clarification. Le coaching peut aider à remettre du mouvement dans ce genre de lien bloqué.
Ce n’est pas “mieux”, c’est juste une autre stratégie d’évitement. La colère est plus visible, la bouderie est plus passive. Dans les deux cas, c’est souvent le signe que je ne parviens pas à exprimer mon besoin directement. Je peux fuir le conflit tout en espérant que l’autre change. Le vrai défi, c’est d’oser aller vers une communication claire, sans accusation, mais sans silence non plus.
Oui, c’est tout l’enjeu. Entre l’explosion et le retrait, il existe un espace : celui de l’assertivité. Dire « ça ne me convient pas », « j’ai besoin qu’on en parle », « je n’ai pas apprécié ce qui s’est passé », ce n’est pas être agressive. C’est poser un cadre. Dans mon accompagnement, on apprend justement à occuper cet espace-là, sans culpabilité.
Non, ce n’est pas “grave”. Mais si vous boudez souvent, ou si vous vous sentez seule et incomprise au travail, ça mérite d’être écouté. Le risque, c’est que la bouderie devienne un mode relationnel par défaut, qui vous isole ou nuit à votre confiance. Changer ça, ce n’est pas pour faire plaisir à l’autre, mais pour vous libérer d’un schéma qui ne vous rend pas plus forte.
Il faut souvent un petit acte de courage : reprendre la parole. Pas pour se justifier, mais pour dire ce qui est resté en suspens. Ça peut être aussi simple que : « J’ai été blessée et je n’ai pas su comment le dire », ou « J’ai pris de la distance parce que j’étais perdue ». Le coaching peut soutenir cette démarche en vous aidant à trouver les mots justes, au bon moment, sans renoncer à vous-même.

Les points clés à retenir
1. La bouderie est une forme silencieuse de communication au travail
Bouder, ce n’est pas nécessairement immature : c’est souvent une réaction à un malaise, un besoin non entendu ou une difficulté à poser ses limites autrement.
2. La relation hiérarchique déclenche souvent ce mécanisme
Quand je ne me sens pas écoutée ou comprise par mon manager, la bouderie devient un mode de retrait qui masque une attente forte.
3. Bouder revient à attendre que l’autre devine ce qui ne va pas
Le silence peut devenir une stratégie émotionnelle, mais il laisse souvent place à l’incompréhension, au malaise et à l’isolement.
4. C’est souvent une manière d’éviter un conflit ou une peur de s’affirmer
Je n’ose pas dire ce que je ressens, alors je me retire en espérant que l’autre s’en rend compte. Mais ce retrait ne m’aide pas à me sentir plus respectée.
5. Une dynamique de bouderie répétée peut nuire à votre posture professionnelle
Même si l’émotion est légitime, la répétition du retrait fragilise ma crédibilité et rend les relations plus confuses.
6. Le coaching permet de transformer le retrait en parole claire et alignée
Apprendre à dire ce qui ne va pas sans accuser, à affirmer ses besoins sans se justifier, est un travail précieux. Il permet de sortir du silence sans conflit.
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