Quand on vous dit : tu es ma dernière chance !

Conseil Coaching professionnel de Chine Lanzmann, mastercoach certifiée experte en leadership au féminin : Quand on vous dit : tu es ma dernière chance !

Si vous êtes coach, consultante ou leader de projet, vous avez sûrement déjà entendu ces mots. Ils flattent, ils touchent l’ego, mais ils peuvent être le début d’un jeu psychologique

Dans mon métier de coach, j’entends souvent des femmes me dire qu’elles veulent vraiment aider, qu’elles se sentent “différentes des autres”, qu’elles veulent réussir là où tant d’autres ont échoué. Ce désir d’accompagner, de faire mieux, de réparer parfois… peut vite basculer dans une sur-promesse professionnelle. Celle qu’on se fait à soi-même, ou celle que l’on laisse l’autre projeter sur nous.

Dans cet article, je vous partage un outil essentiel de coaching pour femmes ambitieuses : savoir repérer les jeux psychologiques dès les premières phrases. Vous découvrirez comment rester alignée, lucide et impactante, sans tomber dans les rôles de sauveuse ou de coupable. Parce que l’authenticité, en coaching comme en entreprise, c’est aussi savoir dire : “Attention, je ne suis pas là pour te sauver.

“Vous êtes ma dernière chance !”

Avez-vous du mal à tenir vos promesses ?

Cela vous arrive-t-il de faire des sur-promesses ? D’en ajouter tellement pour faire plaisir que vous vous coincez toute seule ?

Surtout quand vous avez en face de vous des personnes qui vous disent : “Vous êtes ma dernière chance !”

Par exemple, pour moi, des personnes qui expliquent : “J’ai essayé plein de coachs mais j’ai toujours été déçue, mais avec vous, je sais que ça peut marcher, vous êtes ma dernière chance, vous êtes différente des autres…”

Gros warning ! Le piège ! 

 

Attention à ne pas trop promettre à ceux qui vous tendent un hameçon

Trop tentant de ne pas voir le hameçon énorme et se dire :

  • Oui, avec moi ça va marcher,
  • Je vais enfin la sauver, 
  • Je suis différente des autres, 
  • Tous les autres sont nuls, je suis la meilleure des coachs, 
  • Je suis la meilleure pour organiser ce projet, pour réussir ce truc… 

 

On peut être happée et croquer cet hameçon qui fait qu’on va être pêchée et on va souffrir parce que c’est évidemment le début d’un jeu psychologique.

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Ne pas tomber dans ce jeu psychologique

Une personne qui a toujours été déçue de ses prestataires ou par le coaching ou qui n’a jamais abouti un projet, ce n’est pas avec vous que ça va marcher. 

La bonne réponse à faire – et là, il faut s’asseoir sur son orgueil, sur son ego – est de se mettre en position stratégique très basse et se dire : oh là là, non mais vous risquez aussi d’être déçue avec moi, parce qu’il y a peu de chance que cela marche avec moi…

Il ne s’agit pas de refuser le contrat ou de refuser le projet ni le challenge… mais de ne pas tomber dans le piège de “vous êtes ma dernière chance”. On peut regarder cet hameçon et ne pas le prendre, en disant : “Je veux bien essayer, mais si cela n’a pas marché avant, il y a peu de chance que cela marche avec moi aussi.” 

Ça peut brûler de dire ça, mais je vous assure que vous éviterez de vous mettre en échec. 

 

Cette personne risque de vous tenir responsable de son échec

À la fin du jeu, il y a 99,9% de risque que cette personne vous dise : mais vous n’avez pas bien fait votre travail ! Le coaching ne marche pas avec vous non plus, personne ne peut m’aider…

Au début, quand elle pense que vous allez pouvoir l’aider, elle le pense vraiment, elle est authentique et elle cherche un sauveur.

Cette personne se place en “victime” au sens de l’Analyse Transactionnelle : 

– Je suis une pauvre petite chose très malheureuse et personne n’a pu m’aider, je cherche un sauveur. 

Et c’est tentant d’arriver en disant : 

– Oui, je suis votre chevalière-servante, je suis votre sauveuse, je vais vous aider, avec moi ça va marcher… 

Car cela nous place dans une posture très haute, une posture puissante. 

Mais ce n’est pas une vraie puissance, c’est une fausse puissance.

Et du coup, vous travaillez, vous essayez… mais il y a 99% de risque que ça ne marche pas, qu’elle fasse inconsciemment rater le travail avec vous. Et de toute façon, si elle n’est pas contente, quoi que vous fassiez : que vous fassiez le meilleur des gâteaux, elle n’aimera pas parce qu’elle n’aime pas le sucre, ou que vous soyez la meilleure des coachs ou la meilleure pour réaliser ce challenge, elle ne le verra pas. Elle sera forcément déçue. Donc, la fin du jeu, c’est qu’elle est déçue, qu’elle passe en persécutrice et vous dit que vous avez mal fait votre travail, ce qui est très désagréable car cela nous place en échec aussi. Tout le monde est perdant.

 

Adopter une posture basse est plus stratégique

Donc, je vous recommande de répondre en posture basse : 

– Je veux bien essayer, mais il y a peu de chance que vous soyez contente si ça n’a pas marché avant. Je suis prête à essayer, mais vous risquez d’être déçue. C’est vous qui décidez. 

Là, vous ne perdez pas : car si elle est déçue, vous l’avez prédit, donc vous n’êtes pas perdante. Vous avez prédit la fin du jeu. Et si par chance, elle n’est pas déçue, tout le monde aura gagné.

C’est tout ce que je vous souhaite. Ne pas prendre cet énorme hameçon croustillant de “vous êtes ma dernière chance”, “j’ai enfin trouvé la personne qui va m’aider” même si c’est très tentant. Non, non, non, regardez-le, mais ne le prenez pas.

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Parce que ça flatte. Parce que quand on est coach, ou qu’on accompagne des projets humains, on a profondément envie d’aider. J’ai moi-même ressenti ce frisson : “Et si j’étais enfin celle qui allait l’aider à débloquer sa situation ?”. Mais cette attente démesurée pose une question de posture. Dire non ou poser des limites, ce n’est pas rejeter. C’est protéger la relation de coaching et éviter les jeux psychologiques destructeurs.

 

Non, au contraire. C’est un acte de lucidité et de maturité professionnelle. Quand je dis cela, je ne ferme pas la porte à l’accompagnement. Je propose de poser les bases autrement. J’ouvre un espace plus sain, plus réaliste, plus responsabilisant. Le coaching, ce n’est pas faire à la place. C’est avancer ensemble, pas jouer à la sauveuse.

Je m’interroge toujours quand je me surprends à penser : “Avec moi, elle va réussir. Moi, je vais y arriver là où les autres ont échoué.” Si je me sens indispensable ou investie d’une mission, c’est souvent le signe que quelque chose se rejoue. C’est dans ces moments-là que je me recentre sur mon cadre de coach et ma posture basse, alignée.

J’apprends à écouter sans m’engloutir. À accueillir la détresse, sans la prendre sur mes épaules. En coaching, surtout en leadership féminin, on travaille avec des émotions fortes, des attentes, parfois des blessures. Ma présence ne doit pas alimenter l’illusion d’un sauvetage. Mon rôle, c’est d’éclairer, pas de porter.

C’est dur, je ne vais pas mentir. J’ai connu ça aussi. Mais je me rappelle que je ne suis pas responsable des résultats. Je suis responsable du cadre, de l’écoute, de la méthode. Le coaching est une co-responsabilité. Ce que l’autre en fait ne m’appartient pas. Et cela vaut aussi en entreprise, en accompagnement d’équipe ou en atelier.

Oui, si je le fais avec respect, douceur et vérité. Dire : “Je veux bien essayer, mais tu risques d’être déçue si tu attends de moi que je sois différente de tous les autres” peut paraître rude, mais c’est un geste de clarté. Et souvent, c’est reçu avec soulagement. Cela remet la cliente dans sa responsabilité et recentre le coaching sur le réel, pas sur la projection.

Absolument. Ce mécanisme de “dernière chance” ou de “tu es la seule à pouvoir sauver ce projet” se retrouve dans les entreprises, les ONG, les missions d’accompagnement… Quand une personne est épuisée ou en échec, elle cherche un sauveur. Et si je ne suis pas vigilante, je peux prendre cet hameçon. Quelle que soit ma fonction (coach, cheffe de projet, facilitatrice), les mêmes dynamiques psychologiques s’installent.

J’ai appris à repérer les signaux : fatigue inexpliquée, surcharge mentale, besoin de “réussir à tout prix”. Dans ces cas-là, je ralentis. Je reprends mon cadre. J’échange avec d’autres femmes coachs ou leaders de ma communauté. Être bien entourée, c’est essentiel, surtout dans des métiers de l’accompagnement où l’émotion est au cœur.

Pas du tout. C’est même l’inverse. La posture basse, c’est savoir qu’on n’a rien à prouver. C’est parler depuis un lieu d’humilité solide. Dans le coaching pour femmes, c’est un outil puissant : quand je quitte le besoin d’être parfaite ou exceptionnelle, je peux vraiment accompagner. Je ne cherche plus à briller, je cherche à faire de la place à l’autre.

Les points clés à retenir

1. La sur-promesse professionnelle est un piège courant

Quand une cliente vous dit « tu es ma dernière chance », cela peut sembler valorisant, mais c’est souvent le début d’un jeu psychologique où vous risquez d’être perçue comme responsable de son échec.


 

2. L’hameçon est émotionnel, mais toxique

Se sentir unique, croire qu’on va réussir là où les autres ont échoué, peut nous faire basculer dans une posture de sauveuse, nourrie par l’ego ou l’envie sincère d’aider.


 

3. Le coaching ne fonctionne pas sur une promesse magique

Accompagner, ce n’est pas “sauver”. Même avec les meilleures intentions, vous ne pouvez pas porter la responsabilité de tout. Si les blocages sont anciens, ils ne disparaîtront pas parce que c’est vous.


 

4. Adopter une posture basse est une force

Dire dès le départ : « Tu risques d’être déçue avec moi aussi » permet de poser un cadre sain, réaliste, respectueux. Cela évite les attentes irréalistes et recentre le coaching sur la co-responsabilité.


 

5. Prévenir, c’est se protéger

Anticiper l’échec possible, c’est aussi se protéger émotionnellement et ne pas tomber dans une boucle d’auto-culpabilisation si l’autre est déçue malgré vos efforts.


 

6. La dynamique victime/sauveuse/persécutrice est fréquente

Cette triangulation psychologique est très fréquente dans les relations d’aide ou de coaching. Refuser le rôle de sauveuse, c’est empêcher que l’autre finisse par vous persécuter en cas d’échec.


 

7. Votre puissance n’est pas dans la toute-puissance

La vraie puissance du coaching réside dans une présence alignée, une posture ancrée, pas dans l’idée de réussir à tout prix ou de faire mieux que les autres.


 

8. Votre cadre est votre meilleur allié

Formuler clairement les limites dès le début (y compris la possibilité que cela ne marche pas) vous permet de protéger votre énergie, votre intégrité, et la qualité de votre accompagnement.

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