Tensions au travail, remarques piquantes, silences pesants… Et si vous appreniez à désamorcer les conflits avant qu’ils ne vous épuisent ?
En tant que femme leader, dirigeante ou entrepreneure, votre posture relationnelle influence toute l’équipe. Et bonne nouvelle : ça se travaille !
Les conflits professionnels peuvent miner l’énergie, la créativité et l’impact d’une femme en posture de leadership. Je vois chaque semaine en coaching combien les malentendus au travail deviennent des freins silencieux à la performance et à la confiance.
Dans cet article, je vous propose des pistes concrètes pour éviter les disputes au travail avant qu’elles ne dégénèrent. Que vous soyez manager, fondatrice ou cadre à responsabilités, ces clés vous permettront de cultiver un climat plus serein, où l’écoute et l’affirmation de soi prennent toute leur place.
Le monde professionnel grouille de jeux psychologiques
En ce moment, je parle beaucoup des jeux psychologiques, car je vois à quel point cela peut perturber la vie professionnelle de mes coachées.
On est dans un jeu psychologique quand on ressent un malaise dans une relation.
La théorie – de l’analyse transactionnelle – dit même que l’on “joue” à des jeux psychologiques dans 80 % de nos relations. Dingue !
Le jeu psychologique le plus courant est le fameux triangle dramatique :
- Victime,
- Sauveur,
- Persécuteur
Le triangle de Karpman.
Il peut se présenter sous plusieurs formes, en voici les plus courants :
Le jeu psychologique “battez-vous”
Souvent, ce sont les leaders, les managers qui en sont à l’origine :
- Battez vous pour réussir,
- Battez-vous pour attirer mon attention,
- Vous allez y perdre beaucoup d’énergie,
- Et au final, je vais être le vainqueur.
Dire du mal de son boss
- Mon N+1 est comme si, il est comme ça, il ne fait pas assez bien…
Critiquer une personne ou un département de l’entreprise
Critiquer quelqu’un ou être critiquée par quelqu’un. Il y a une grande différence entre faire une remarque et critiquer.
- Une remarque, c’est : Il y a trop de fautes d’orthographe dans ton document, ça ne va pas du tout, corrige les,
- Une critique, c’est : Ton orthographe est vraiment nulle.
Sauver le monde !
Trop de femmes ont tendance à rentrer dans les jeux psychologiques en mode “sauveuse”, à vouloir sauver les autres, à vouloir les aider alors qu’ils n’ont rien demandé.
En voulant les sauver, elles leur insinuent qu’ils ne sont pas capables de se débrouiller tout seuls. En général, ce n’est pas très apprécié parce qu’on les met en position de victimes.

Vous connaissez le programme Woman Impact ?
Attention au : “oui, mais”
On est en train de rentrer dans un jeu psychologique quand on commence à dire : “oui, mais”.
Un grand principe : au bout du deuxième “oui, mais”, *** warning *** !
Vous pouvez stopper ou détourner la conversation, ou bien partir..
Voici un exemple de conversation qui commence un jeu psychologique :
- Je suis débordée. J’ai trop de travail, je n’en peux plus.
- Tu vas te faire coacher ?
- Oui, mais j’ai vu un coach une fois, et cela n’a servi à rien.
- Alors tu vas trouver un autre travail ?
- Oui, mais à mon âge, ça va être compliqué.
Quand on se rend compte que l’autre a dit deux fois “oui, mais”, attention ! le jeu psychologique va commencer !
Le plus simple est de ne pas y entrer.
En changeant de sujet notamment, ne pas hésiter à passer du coq à l’âne, voilà quelques exemples :
- Et tu fais quoi pour les vacances ?
- Ah ! J’ai complètement oublié de te dire que j’ai vu une super nouvelle série !
Ou bien… carrément, s’en aller en prétextant une urgence :
- Oh la la, j’ai un coup de fil urgent à passer !
- Aïe, je ne veux pas être en retard, je dois filer…
Couper ou partir, au 2e “oui, mais…” va vous permettre d’éviter de rentrer dans une dispute, ou un malaise où tout le monde se sent mal. Et vous allez ::
- Mieux travailler,
- Gagner du temps et de l’énergie
- Atteindre votre vision,
- Rester dans votre zone de génie,
- En étant le plus sereine possible.
Un mot clé pour arrêter les “oui, mais”
Justement, avec les participantes de Woman Impact, nous avons ri toute la journée lors de la dernière séance sur les outils du leadership et justement, sur les jeux psychologiques,. Chaque fois que l’une d’entre elles disait “oui, mais”, nous répondions “patate” ! Et tout le monde riait ensemble.
Il n’est pas évident quand l’oreille n’est pas exercée d’entendre le “oui, mais”, surtout nos “oui, mais…” à nous…
Je suis experte en “oui, mais…” je les entends depuis 20 ans, et même parfois, je les entends avant qu’ils n’arrivent.
Je vous souhaite de pouvoir repérer tous les “oui, mais…”, les vôtres et ceux des autres pour qu’au deuxième “oui, mais”, vous dites – non, non, je ne vais pas rentrer dans un jeu psychologique – parce que c’est beaucoup plus facile de pas y rentrer que d’en sortir.
Quand on est dans un jeu psychologique, on est forcément mal, l’autre aussi est mal. C’est dur d’en sortir en étant bien, voire impossible.

Avez-vous assez confiance en vous ?
C’est une question que j’entends très souvent en coaching. Quand on est en position de leadership, surtout en tant que femme, on incarne une autorité qui peut bousculer certains schémas inconscients. Les tensions ne sont pas toujours liées à vous personnellement : elles révèlent parfois des enjeux de pouvoir, de communication ou de reconnaissance dans l’équipe. Le premier pas, c’est de ne pas tout prendre pour soi.
Pas forcément. Mais en tant que manager ou entrepreneure, votre posture fait la différence. Ce que j’observe en coaching, c’est que savoir quand et comment intervenir peut éviter que les tensions s’enveniment. Il ne s’agit pas de contrôler, mais de créer un cadre clair où chacun se sent entendu. J’ai vu des équipes complètement se transformer quand le cadre est posé avec douceur et fermeté.
Respirer, oui. Mais aussi reconnaître ce qui se passe en moi sans jugement. Le conflit devient plus difficile à gérer quand je lutte contre ce que je ressens. Dans mes coaching, je propose des outils très concrets pour revenir à soi rapidement — même au cœur du tumulte. À force de pratique, ça devient une posture naturelle.
Ça arrive. Et ce n’est pas un échec. L’essentiel, c’est de reconnaître sa part sans se flageller. Savoir dire “j’ai peut-être réagi trop vite” ou “je n’ai pas été claire” peut désamorcer beaucoup de tensions.
C’est aussi une posture de leader : incarner la responsabilité émotionnelle, pas la perfection. C’est quelque chose que je travaille en profondeur dans mes ateliers de développement professionnel.
C’est un piège courant, surtout pour nous les femmes. On nous a souvent appris à pacifier, à lisser. Mais éviter le conflit n’est pas le résoudre. Désamorcer, ce n’est pas s’effacer, c’est poser un cadre, écouter activement et poser des limites saines.
Je vous invite d’abord à nommer clairement ce que vous ressentez, sans accuser. Et à poser une limite. Ce n’est pas simple, mais c’est possible sans entrer dans l’agressivité. Ce qui compte, c’est d’affirmer votre place — ni au-dessus, ni en-dessous.
Beaucoup de femmes leaders que j’accompagne en coaching à Toulouse ou en entreprise à Lille me confient ça. Quand on est perçue comme la figure stable ou “sachante”, on devient rapidement la “courroie de transmission” des tensions. Mais ce n’est pas tenable. Apprendre à redistribuer la responsabilité relationnelle, c’est essentiel pour préserver votre énergie et votre impact.
Non, et ce n’est pas le but. Le conflit, c’est aussi une dynamique vivante, parfois nécessaire. L’enjeu n’est pas de l’éviter à tout prix, mais d’apprendre à le traverser de façon plus saine. Avec du recul, du soutien, et des outils. Le coaching professionnel peut vraiment aider à développer cette posture de leadership serein, ancré dans le réel.
Je l’ai cru moi aussi, à une époque. Aujourd’hui, je suis convaincue que la sensibilité est une force. Elle demande juste à être canalisée, assumée, transformée. Beaucoup de femmes en poste de direction que j’accompagne partagent ce sentiment. Ce que je leur propose, c’est de ne plus voir leur sensibilité comme un problème, mais comme un levier d’intelligence relationnelle.
En osant dire, simplement, ce que vous observez, ressentez, et proposez. Le tout, sans dramatiser. Par exemple : “J’ai remarqué qu’il y a eu des tensions ces derniers jours, je propose qu’on en parle posément.” Cette parole vraie, sobre et claire, change toute l’ambiance. Et vous renforce dans votre posture de leader.
Quizz : Le Cycle de la vie professionnelle
Les points clés à retenir
1. Le conflit fait partie de la vie professionnelle
Chercher à éviter tout conflit est illusoire. Ce qui compte, c’est la manière dont on y répond. En tant que femme leader, votre capacité à accueillir les tensions avec recul et clarté est une compétence précieuse.
2. Le corps est un baromètre émotionnel
Avant d’exploser ou de fuir, notre corps nous envoie des signaux : crispations, souffle court, cœur qui s’emballe… Apprendre à écouter ces signaux permet d’anticiper les débordements et d’agir en conscience plutôt que sous stress.
3. L’auto-régulation émotionnelle est la première étape
Respirer, se recentrer, nommer ce que l’on ressent sans l’imposer : ce sont des outils puissants pour rester présente et posée, même en situation tendue. Ce travail se construit dans le temps et peut être renforcé par le coaching.
4. L’intention compte autant que la forme
Se demander : Qu’est-ce que je cherche vraiment à dire ? Qu’est-ce que je veux préserver ou transformer dans cette relation ? permet de clarifier son message et d’éviter les réactions impulsives.
5. Le “non” peut être dit avec fermeté et douceur
Apprendre à dire non sans culpabiliser, ni blesser, est essentiel dans le leadership féminin. C’est une posture qui allie affirmation de soi et respect de l’autre.
6. Il est possible de sortir des jeux de pouvoir
Sortir du triangle victime – sauveur – persécuteur, c’est choisir la responsabilité relationnelle. Cela demande de la vigilance, de la clarté, et une posture d’adulte face à l’adulte.
7. La posture du leader influence l’ambiance collective
Vous êtes observée. Vos réactions donnent le ton. Une posture stable, ancrée, non réactive, crée un espace plus serein autour de vous — dans votre équipe, dans vos réunions, dans vos décisions.
8. Le conflit peut devenir un levier de transformation
Quand il est traversé avec justesse, un désaccord peut renforcer la confiance entre les personnes. C’est aussi une occasion de grandir en conscience, en posture, en leadership.