Comment recréer l’alliance avec une personne avec laquelle on est en conflit ?
Cela peut être avec un leader, un client important ou même quelqu’un qui est de votre niveau et avec qui ça ne se passe pas bien.
D’abord, quand cela ne se passe pas bien avec une personne, il est important de savoir que cela peut à nouveau aller mieux. On n’est pas obligée de partir en claquant la porte, ce que j’ai quand même fait pendant des années et ce que certaines de mes coachées font aujourd’hui encore.
Dans 97% des cas, il suffit qu’une des deux personnes ait envie de recréer de l’alliance pour remettre de la relation, remettre un lien sympa, arriver à bien travailler ensemble, même si l’autre personne ne devient pas votre meilleure amie.
Et ce n’est pas grave, parce que vous n’êtes pas au travail pour être aimée, vous êtes au travail pour bien travailler.
Et évidemment, pour bien travailler, c’est important d’avoir des liens professionnels fluides importants.
Se donner le pouvoir de remettre le lien dans la relation
Ce qui marche bien, c’est d’aller voir cette personne et d’y aller en position basse – qui est en réalité une position haute – mais stratégiquement, on se met en position basse.
En disant la phrase magique :
– Dis-moi si j’ai dit ou fait quelque chose qui t’a blessé.
Exemple : Je m’excuse, j’ai l’impression que tu m’en veux. Dis-moi si j’ai dit ou si j’ai fait quelque chose qui ne t’a pas convenu ? Qui t’a blessé ? Qui t’a fait du mal ? Ou qui ne t’allait pas ?
En général, la personne dit :
– Oui c’est vrai, il y a trois ans, tu m’as dit que c’était nul ce que j’avais fait et cela m’a beaucoup blessé.
Et là, on peut s’excuser :
– Ah, je m’excuse. C’est vrai, parfois je peux être brutale, quand je suis fatiguée ou stressée….
L’objectif est d’être authentique dans cette excuse : puisque vous voulez que la relation se passe bien, vous prenez votre part de responsabilité dans le conflit.
C’est quelque chose qu’on peut oser faire même si on se met stratégiquement en position basse. En réalité, on est en position haute puisqu’on prend ce pouvoir de remettre du lien dans la relation, même si on démarre par une excuse. On peut absolument s’excuser tout en étant en position haute.
Casser le malaise directement en mettant les pieds dans le plat
Une autre technique, c’est chercher à comprendre en disant :
– J’ai l’impression que tu m’en veux, que tu n’es jamais d’accord avec moi ou que tu prends toujours le contrepied de ce que je dis en réunion, c’est juste ?
– Ou j’ai l’impression que vous m’en voulez. Je voulais vous dire que je ne suis pas votre ennemie. On a le même objectif qui est de bien faire marcher la boîte ou que nos projets aboutissent, même si parfois, on n’est pas d’accord sur comment y parvenir, mais fondamentalement on a le même objectif. On peut faire alliance.
On peut y aller directement en mettant les pieds dans le plat. Ça vaut toujours le coup d’essayer.
Oser les confrontations à partir de l’enfant libre
Une autre façon est de confronter avec humour, en restant sympa. Comme les enfants harcelés dans la cour de récréation, ce qui marche, c’est de leur apprendre à répondre du tac au tac pour faire rire les autres. Cela peut être pareil dans les réunions professionnelles, qui sont comme une grande cour de récréation.
- Si la personne vous dit : Je ne suis pas d’accord avec vous, c’est nul ce que vous faites.
- Vous pouvez répliquer par : Ah, c’est “monsieur “c’est nul”” qui se réveille. Ou ah, c’est “madame parfaite” qui n’est pas contente
- Et du coup, tout le monde rigole.
Vous avez gagné, vous n’êtes pas rentrée dans le jeu psychologique, vous ne vous êtes pas fait dévaloriser puisque tout le monde a rigolé.
Ces confrontations à partir de l’enfant libre se travaillent en amont et vous pouvez vous entraîner en famille ou avec vos amis pour en avoir plein la poche. Comme ça, au moment où il faudra en sortir une, vos neurones vont se connecter pour sortir une réponse qui va faire rire tout le monde.
Utiliser la stratégie paradoxale, c’est plus complexe
Pour remettre du lien dans une relation professionnelle conflictuelle, le paradoxe est le plus compliqué à mettre en œuvre.
Il s’agit de dire :
– Continue à me dévaloriser parce que, plus tu me dévalorises, plus tu montres que tu n’as pas confiance en toi et donc moins tu vas être apprécié, moins tu vas être valorisé par notre leader et par les autres.
Le processus est de trouver un argument, et dire à la personne de continuer au lieu de lui dire d’arrêter. C’est à tenter, surtout si vous avez déjà demandé d’arrêter et que cela n’a pas marché. Si lui demander d’arrêter a marché, bravo, tout le monde a gagné. Si cela n’a pas marché, vous pouvez passer au paradoxe.
Le plus dur va être de garder cette posture paradoxale et quand la personne va arrêter de vous dévaloriser, lui dire :
– Ah, tu ne m’as pas envoyé bouler à la réunion, il y a un problème. Il faut vraiment que tu le fasses à la prochaine, parce que sinon tu vas être trop bien vu.
Et le faire au premier degré, sans ironie. C’est la posture la plus dure mais cela marche super bien.
Vous avez le droit, et c’est tout à fait possible de remettre de l’alliance. Il ne suffit que d’une personne pour remettre de l’alliance, pour que la relation circule et pour que ce soit sympa de travailler ensemble.
C’est tout ce que je vous souhaite : pouvoir avoir des relations professionnelles qui fonctionnent au mieux.
