C’est le printemps… et parfois, l’amour débarque aussi dans l’open space. Alors, vous êtes plutôt “No zob in job” ou vous jouez le jeu ?
Mais au fond, savez-vous vraiment où se situe votre limite ?
Tomber amoureuse d’un collègue ou d’un manager, vivre une tension sensuelle au travail, ou traverser une rupture au sein de son équipe… Ces situations sont fréquentes, mais souvent taboues.
Dans cet article, j’explore les dynamiques invisibles derrière les relations amoureuses au bureau : jeux de pouvoir, besoin de reconnaissance, loyautés inconscientes, et conséquences sur le leadership.
Vous y trouverez des repères pour poser vos limites, faire des choix éclairés, et retrouver votre centre. Je partage aussi des pistes issues de ma pratique de coach pour femmes leaders.
Le printemps, la saison des amours professionnels…
C’est le printemps et oui, parfois il y a de l’amour dans l’air, au travail aussi.
On peut ressentir des sentiments, ou une tension amoureuse, même sensuelle, sur le lieu où on passe la plupart de notre temps.
On l’appelle : “amoureux de travail”, “mari de business”, “mari professionnel”.
Je pense à une femme qui est en train de vivre cette situation avec la personne qui l’a recrutée, et ça la gêne énormément. Oui, elle se sent un peu attirée physiquement, mais pas particulièrement, et en même temps elle est gênée parce qu’il passe beaucoup de temps avec elle, il cherche son contact, il la valorise trop, seule et devant les autres. Elle ne sait pas trop ce qu’il y a derrière : est-ce que ça s’arrête au travail, ou veut-il aller plus loin? Elle est embarrassée parce que professionnellement, elle le trouve super stratégique, visionnaire, un vrai mentor qui lui apprend beaucoup. Et d’un autre côté, elle n’a pas du tout envie que ça aille plus loin et ça la gêne, ça la perturbe.
Fixer une limite, poser son cadre…
En réfléchissant avec elle en coaching, je lui propose de clarifier sa limite à elle :
- Est-elle ok que ça aille plus loin et dans ce cas là, pourquoi pas ?
- Ou souhaite-t-elle que leur relation reste professionnelle, et donc lui dire clairement : non, moi je ne veux pas avoir de relation en dehors du travail avec vous.
Dans ce dernier cas, la limite est posée. Ça va être très clair pour elle et pour lui aussi, parce que la limite est posée inconsciemment et consciemment.

Avez-vous assez confiance en vous ?
Dire clairement ce que vous souhaitez comme relation et pourquoi
Si un jour, il ose un geste déplacé ou il lui fait une proposition qui dépasse cette limite, elle peut lui dire très clairement qu’elle l’apprécie beaucoup mais qu’elle ne gardera que des relations professionnelles avec lui, qu’elle le trouve formidable, mais que ça n’ira pas plus loin :
- soit parce que la fidélité est une valeur très importante pour elle,
- ou parce qu’elle n‘est pas pour le “s3x in business” – j’adore cette expression!. C’est sa règle absolue et elle ne la franchira jamais, et ça n’a rien à voir avec lui.
Refuser les avances tout en valorisant la personne
Il y a une autre façon de faire qui le valorise aussi pour qu’il se sente moins rejeté. C’est de pouvoir lui dire :
“Si on n’était pas au travail, si je n’étais pas mariée ou si je n’avais pas cette règle, je serai évidemment hyper heureuse d’avoir une relation avec toi, parce que je te trouve formidable, tu es séduisant et je suis attirée par toi… mais il ne se passera rien”
Comme c’est clair pour elle, ça l’a énormément soulagé et elle peut se sentir proche de lui professionnellement puisqu’elle sait qu’elle ne franchira pas cette limite. Donc si lui a envie et qu’à un moment ça dérape, elle saura quoi lui dire.
C’est la saison des amours aussi au boulot et la limite c’est vous et vous êtes libre de la mettre où vous voulez. L’important, c’est que ce soit clair pour vous.

Vous connaissez le programme Woman Impact ?
Parce que le travail, c’est un lieu de tension, de projection et parfois de fascination. Quand on travaille de près avec quelqu’un, surtout dans des environnements intenses ou créatifs, l’attirance peut naître très vite . Ce n’est ni honteux, ni anormal. Ce qui compte, c’est ce que j’en fais — et pourquoi ça vient toucher quelque chose chez moi à ce moment-là.
Ce n’est pas toujours évident. Une relation peut commencer sous le signe du jeu, de la séduction ou de l’admiration, et ensuite glisser vers une vraie intimité… ou vers une prise. En coaching, je vous aide à distinguer ce qui est de l’ordre du fantasme, de la projection, et ce qui relève d’un lien sincère, libre, réciproque.
Non, pas forcément. Mais c’est fragile. La relation hiérarchique crée un déséquilibre de base : l’un a du pouvoir sur l’autre. Même si les sentiments sont sincères, il y a une influence, une pression potentielle, un risque de confusion des rôles. Il est important d’y voir clair, non seulement sur ce que vous ressentez, mais sur ce que vous attendez inconsciemment de cette relation.
Poser une limite, ce n’est pas nier le désir — c’est le reconnaître… et choisir de ne pas l’alimenter. Si je sens que ça me trouble, que ça me prend trop de place, ou que ça risque d’avoir des conséquences sur ma posture professionnelle, j’ai le droit de dire non, même sans justification. En coaching, je travaille souvent avec des femmes qui cherchent à retrouver leur centre, là où elles peuvent faire des choix au lieu de se laisser embarquer.
Oui, bien sûr. Il y a de vraies belles histoires qui sont nées au travail. Mais elles sont d’autant plus belles quand elles sont vécues en conscience, dans le respect mutuel, et avec une capacité à poser un cadre. Le secret, c’est souvent : est-ce que cette histoire m’aide à grandir, ou est-ce qu’elle m’éteint, me fragilise, m’obsède ?
C’est une situation très délicate. Être confrontée chaque jour à quelqu’un qu’on a aimé ou désiré, c’est douloureux. Parfois, on a envie de fuir, de disparaître, ou au contraire de prouver qu’on va bien. Ce que j’accompagne dans ces cas-là, c’est retrouver une juste place, redéfinir ses repères professionnels, et apaiser ce qui reste à digérer émotionnellement.
Vous n’êtes pas obligée de tout raconter, mais vous n’avez pas à vous cacher non plus. Ce qui compte, c’est de ne pas mentir à vous-même. Ce que vous vivez vous appartient. Si vous sentez qu’il y a un risque pour votre réputation ou votre équilibre, c’est là qu’un accompagnement peut être utile, pour poser vos choix avec plus de clarté.
Oui. Une relation ne vous enlève pas votre légitimité, mais elle peut affecter la façon dont vous êtes perçue, surtout dans un cadre hiérarchique ou politique. Ce qui renforce votre posture de leader, c’est votre capacité à assumer vos choix, à poser des limites claires, et à continuer à être alignée avec vos valeurs. Ce travail d’alignement intérieur, je le fais souvent avec mes coachées dans ces situations.
Parce qu’elle touche à des désirs puissants : être reconnue, être choisie, se sentir vivante. Le trouble n’est pas un problème en soi. Il peut même être un signal utile pour comprendre ce qui vous manque, ce qui vous tenue, ce que vous êtes prêt à transformer. Parfois, le désir n’est qu’un miroir. Le coaching permet justement de le regarder sans le juger.
C’est déjà un bon point de départ. Ne pas savoir, c’est souvent le moment où quelque chose de plus vrai peut émerger. Mon rôle de coach, ce n’est pas de vous dire quoi faire, mais de vous aider à retrouver un espace où vos choix redeviennent possibles. Sans pression, sans injonction, mais avec lucidité.
Les points clés à retenir
1. L’attirance au travail est courante, pas honteuse
Le bureau est un lieu de tension, de jeu, de reconnaissance, de pouvoir : il est donc logique que des sentiments ou du désir y naissent. L’important n’est pas tant l’attirance en soi que ce qu’on choisit d’en faire.
2. Une histoire avec un collègue ou un manager n’est jamais neutre
Ces relations peuvent sembler naturelles, mais elles sont chargées : en hiérarchie, en enjeu, en regard social. Elles remettent en question notre posture, notre liberté de dire non, et parfois même notre lucidité.
3. Les jeux psychologiques s’invitent facilement
Sous le flirt, il y a parfois un triangle relationnel inconscient : je veux être aimée, choisie, valorisée . Mais ce besoin peut m’emmener dans des schémas où je perds ma liberté ou ma clarté.
4. La confusion des rôles peut affaiblir votre leadership
Dans une position de responsabilité, vivre une relation amoureuse au sein de l’équipe peut brouiller les repères. Il devient alors difficile de poser une limite, de trancher, ou de rester perçue comme légitime.
5. Ce n’est pas la relation en elle-même qui pose problème, mais le manque de conscience
Une histoire peut exister, à condition d’être vécue avec clarté , respect et responsabilité. Le vrai danger, c’est de se perdre dedans sans avoir posé de cadre.
6. Votre corps est un signal : trouble, fatigue, excitation, anxiété… écoutons-le
Le corps parle avant la tête. Une relation qui me fait perdre mon sommeil ou mon appétit mérite d’être regardée, même si elle est encore “secrète”.
7. Vous avez le droit de poser une limite, même sans expliquer
Ce n’est pas parce que l’attirance est là qu’il faut y répondre. Une limite peut être posée sans justification. Et la poser, c’est souvent retrouver sa puissance .
Ces situations peuvent aussi réveiller des questions plus profondes. Pour aller plus loin, je vous recommande :